Peur Bleu | ||
| VampiresLe vampire est une créature chimérique non-morte et non-vivante qui, suivant divers folklores et superstitions populaires, sort du tombeau pour sucer le sang des vivants afin d'en tirer la force vitale. La légende des vampires puise ses origines dans des traditions mythologiques anciennes et l'on retrouve des êtres légendaires dotés de caractéristiques des vampires dans toutes sortes de cultures à travers le monde.. . Le vampire fut popularisé au début du XVIIIe siècle et émergea plus spécifiquement en Europe orientale, particulièrement dans les Balkans. Dans ces traditions folkloriques, les vampires étaient dépeints comme des revenants en linceul qui, visitant leur aimée, causaient mort et désolation dans le voisinage. À la même époque, le bénédictin français Augustin Calmet, le décrit comme un « revenant en corps », se distinguant ainsi des revenants immatériels (fantômes ou esprits)[1].
Le personnage plus charismatique et sophistiqué du vampire des fictions modernes est apparu avec la publication en 1819 du livre The Vampyre de John Polidori dont le héros mort-vivant fut inspiré par Lord Byron dont Polidori était le médecin personnel. Le livre remporta un grand succès mais c'est l'ouvrage que Bram Stoker écrivit en 1897, Dracula, qui reste la quintessence du genre, établissant une image du vampire toujours populaire de nos jours dans les ouvrages de fiction, même s'il est assez éloigné de ses ancêtres folkloriques dont il ne conserve que peu des spécificités originelles. . Moyen ÂgeAu XIIe siècle, les vampires étaient censés être si nombreux en Angleterre qu'ils étaient brûlés pour calmer la passion populaire. Plus tard, au XIVe siècle, Herenberg cite précisément deux cas en 1337 et 1347 : les présumés coupables de vampirisme furent empalés et brûlés. De même, au XVe siècle, les épidémies de pestes sont l'occasion pour la population (surtout en Europe de l’Est) d'une véritable frénésie anti-vampire. On voit apparaître au XVIe siècle, la première grande figure du vampirisme : la comtesse hongroise Elizabeth Báthory. En Moravie, l'évêque d'Olmütz, devant la multiplication des plaintes des villageois de la région, mit sur pied des commissions d'enquêtes. Le premier cas de vampirisme attaché à un nom et étudié un tant soit peu est celui Michael Casparek, en 1718. Son cas fit l'objet d'une enquête officielle, dans son petit village de Liptov en Hongrie. Malheureusement, très peu de données ont pu parvenir jusqu'à nous. Le mot « vampire » apparaît pour la première fois en 1725, lorsqu'un rapport présente l'exhumation du récemment mort Peter Plogojowitz un paysan serbe, qui reste encore à ce jour le cas le plus célèbre de vampire historique dans le monde. Vient ensuite celui d'Arnold Paole, soldat et paysan autrichien mort en 1726 et à l'origine de deux épidémies de « vampirisme » dont la seconde, en janvier 1731, fit l'objet d'un rapport circonstancié par le médecin militaire Johann Flückinger, généralement connu sous le titre de Visum et Repertum. Ce rapport fut abondamment repris, traduit par Dom Calmet, et fit probablement couler encore plus d'encre que le cas Plogojowitz (pour les Serbe). Le plus célèbre reste cependant Sava Savanović. Auparavant, on parlait de « vampyr ». Un autre cas de vampirisme est celui de Johannes Cuntius de Silésie. Le vampirisme était pour l'Église catholique (et pour Dom Calmet en particulier) un sujet sérieux et politique (à la manière de la Bête du Gévaudan). Les âmes des morts ont trois alternatives : Paradis, Enfer ou Purgatoire. Or le vampire est un mort qui ne se retrouve dans aucune de ces trois catégories, puisque c'est une âme qui erre sur Terre. Sa simple existence remet donc en cause le dogme catholique et donc la puissance de l'Église. Cas BáthoryLa comtesse Elizabeth Báthory est l'exemple historique le plus connu concernant les vampires. Cette aristocrate hongroise du XVIe / XVIIe siècle, aurait tué entre 100 et 600 jeunes filles afin, d'après les légendes populaires, de se baigner dans leur sang. Ces mêmes légendes prétendent qu'elle considérait que se baigner dans le sang de jeunes filles pouvait permettre de rester éternellement jeune. Bien qu'elle ne présente aucun signe caractéristique des vampires (elle ne boit pas le sang), elle reste pour beaucoup l'incarnation du côté aristocratique du vampire, à l'inverse des autres témoignages qui, plus tard, porteront sur des paysans. Cas Vlad DrăculeaVlad III Basarab, dit Ţepeş (« l'Empaleur » en roumain) ou encore Drăculea (« Dragonneau » en roumain) est aujourd'hui fortement associé au mythe du vampire. Ce prince de Valachie du XVe siècle, dont la réputation était sanguinaire, a inspiré (légèrement toutefois) Dracula, le roman de fiction de Bram Stoker, qui dépeint un vampire en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle. Les nombreuses reprises littéraires et cinématographiques ont fini par faire de Dracula un personnage de la culture populaire mondiale.
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